Meet Up : le personnel de la radio Balafon sensibilisé face au discours de haine
Le 30 janvier 2020 notre boursière Armelle Sitchoma est allée à la rencontre du personnel de la radio Balafon à Douala. Elle a tenu a échangé avec eux sur leur perception, l’impact et la gestion du discours de la haine sur les réseaux sociaux.
Ayant fait une présentation du projet Defyhatenow, la suite de leur échange a permis aux journalistes présents de donner leur ressenti sur la monté du discours de la haine et des fakenews Online et son impact Offline. Pour Marie Flore Amassana, la directrice exécutive de la radio « moi personnellement je n’ai pas encore été attaquée mais face au discours de la haine ou les insultes j’ai décidé de pas répondre, ne pas en parler, ni transférer lesdits messages. » Pourtant en ce qui concerne la radio Balafon, ce média a été plusieurs fois victime des injures et attaques des militants du Mouvement pour le Renaissance du Cameroun(MRC). Lors de la dernière élection présidentielle, les militants du MRC ont accusé cette radio de ne pas assez parler des actions de leur parti, d’où les attaques sur la radio. Face à cela, le management a décidé de les ignorer et de ne pas répondre.

Pour Claire Luce Angouande, la rédactrice en chef adjoint de la radio, elle avoue ne pas être dans les groupes qui appellent au clivage et au repli identitaire. Une décision partagée par la majorité des membres du groupe mais qui pour certains « est le reflet d’une société qui cache un mal profond ». C’est donc à eux de ne pas se laisser prendre dans ce piège, mais travailler à ce que les gens comprennent que cela ne profite à personne. Ce qui doit dominer c’est l’intérêt de la nation à travers sa multi culturalité, sa multiethnicité.

D’autres à l’instar de Charles Douglas, ont momentanément quitté les réseaux sociaux à cause de la violation extrême. « Les batailles sur les réseaux sociaux me font peurs. Twitter alors, quand je publie une information je le regarde plus les commentaires. Pour moi cest le réseau social le plus violent suivi de Facebook. J’ai discuté avec ma directrice et elle m’a expliqué comment elle s’y prend, elle m’a dit qu’elle met l’information et elle ne regarde pas les commentaires, c’est ce que je fais. Même si pour lui, le Cameroun n’a pas encore atteint le niveau où la haine Online se transporte Offline avec affrontements, n’empêche que nous n’en sommes pas loin.
Un échange riche qui a permis de constater que sur les médias sociaux, le discours de la haine et la propagation des fakenews prennent de l’ampleur au Cameroun. Le pic a été atteint avec l’élection présidentielle de 2018. Une situation anticipée par le Manager de la radio Balafon qui a outillé ses journalistes sur comment se comporter sur la toile face au discours de la haine.