Une conversation avec Mme Sandrine Moussima

Questionnaire de #defyhatenow pour les femmes dans la construction de la paix

Question 1 : Parlez-nous de vous et de ce que vous faites dans la vie

Je m’appelle Mme MOUTONI née MOUSSIMA Mireille. J’ai 46 ans, mariée et mère de 3 enfants.

Titulaire d’une licence en Psychologie, et d’un diplôme de Conseiller de Jeunesse et d’Animation (DCJA) obtenu à l’INJS en août 2002 et en service depuis 21 ans.

J’ai travaillé tour à tour au Lycée Technique de Nkolbisson à Yaoundé au service des Activités Post et Péri Scolaires (APPS), dans les services centraux du Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique (MINJEC) (Yaoundé) en qualité de Chef du bureau de la Documentation, au Centre Multifonctionnel de Promotion des Jeunes (CMPJ) départemental du Mfoundi (Yaoundé) comme cadre.

Je suis actuellement Conseillère Principale de Jeunesse et d’Animation (CPJA) et Cadre d’étude à la Délégation Régionale de la Jeunesse et de l’Education Civique (DRJEC) de l’Est à Bertoua.

Question 2 : Votre rôle ou votre travail vous permet-il de favoriser l’inclusion des femmes dans les processus de construction de la paix au sein de la communauté, au travail ou même en ligne ?

Oui. 

A la DRJEC, nous accompagnons, avec l’aide des partenaires les adolescents et jeunes tous sexes confondus, ainsi que des personnes à besoins spécifiques aux travers des associations et mouvements de jeunes.

Pour ce qui est de la femme et de la jeune fille, nous nous occupons de :

  • Renforcer leurs capacités en organisant des ateliers de formations et de sensibilisations sur différentes notions telles que le vivre ensemble harmonieux, la cohésion sociale, de paix, de civisme, l’équité, la justice…
  • Renforcer leurs capacités dans ce qui est de la création et le suivi des AGR pour leur autonomisation économique résiliente 
  • Renforcer leurs capacités dans l’utilisation responsable des réseaux sociaux
  • Accompagner les femmes victimes des VBG pour leur réinsertion dans la société.

Ainsi outillée, la femme donneuse et protectrice de la vie, celle-là sur qui repose l’éducation des enfants et par ricochet celle de toute la société, pourra de par son langage, sa douceur, l’analyse qu’elle fait des différentes situations de la vie, sa facilité d’écoute et toutes ses autres attitudes et aptitudes naturelles, initier les citoyens à la construction la paix.

Question 3 : D’après votre expérience, que pensez-vous qu’il soit possible de faire pour amplifier la représentation des femmes dans la consolidation de la paix ?

Il est important de faire un plaidoyer pour la mise sur pied des reformes permettant l’amélioration du statut des femmes camerounaises :

  • Eduquer la jeune fille
  • Bannir les barrières et pratiques culturelles qui dévalorisent la jeune fille
  • Multiplier les campagnes de sensibilisation sur l’importance de la scolarisation de la jeune fille
  • Encourager l’entrepreneuriat féminin
  • Encourager le leadership féminin
  • Initier les femmes et les jeunes filles dans l’utilisation responsable des réseaux sociaux
  • Instruire les femmes sur leurs droits
  • Sensibiliser les femmes sur les VBG, les viols, les mariages d’enfants, les maladies et tous les autres maux susceptibles de les amoindrir 

La liste reste exhaustive

Question 4 : Quelles sont, selon vous, les conséquences de la marginalisation ou de la mise à l’écart des questions de genre dans les processus de résolution des conflits au Cameroun ?

  • La dépravation des mœurs, vu que c’est la femme qui éduque les enfants
  • En raison de leur vulnérabilité, les jeunes filles et les femmes subissent des abus (viol, pauvreté.) et ont du mal à les dénoncer
  • La dévalorisation des femmes, qui vivent de façon passive et neutre toutes les décisions prises
  • L’absence des femmes dans les instances de décisions socio politiques
  • L’amplification des guerres

La liste reste exhaustive.

Question 5 : À l’approche des sénatoriales, que pensez-vous du fait que davantage de femmes occupent des postes importants au Sénat cette fois-ci ?

Que les femmes occupent un peu plus de postes serait une bonne chose. Les femmes qui sont des partenaires sûres pour la construction de la paix durable et pour le développement du pays, pourraient ainsi participer de façon effective aux prises de décisions sur les questions importantes de la République et par ce fait, se sentir valorisées.

Question 6 : Avez-vous déjà entendu parler de #defyhatenow ? Si oui, que pensez-vous de leur travail et que pensez-vous que l’équipe peut faire pour faire connaître leur travail et avoir plus d’impact au #Cameroun ?

Oui, j’ai entendu parler de #defyhatenow, mais de façon assez vague sur leur page web

Je trouve que la cause qu’ils défendent à savoir, la construction de la paix est noble, vu les crises socio politiques que traverse le Cameroun en ce moment.

Pour ma modeste contribution, je pense qu’ils peuvent :

  • Implémenter les notions de civisme, de morales, et d’entrepreneuriat (PRONEC-REAMORCE) dans leurs milieux d’intervention en créant des clubs « #defyhatenow » dans les établissements scolaires et universitaires, pour déjà inculquer les notions de paix et ses dérivés aux jeunes élèves et étudiants. 
  • Accompagner les mouvements et associations des jeunes dans la promotion de la paix et la création des activités génératrices des revenus (AGR) : « Ventre affamé n’a point d’oreilles »

Le but ici est d’améliorer le niveau de moralité des populations pour lutter contre l’incivisme grandissant et permettre à ces dernières de participer au développement inclusif de notre pays.

Question 7 : Avez-vous des conseils à donner aux jeunes filles qui souhaitent avoir un impact sur leur communauté

Les jeunes filles doivent se considérer comme des partenaires sûres dans le développement du pays. Pour ce faire, elles doivent aspirer à faire des études ou alors à mettre sur pied des AGR pour pouvoir s’insérer dans la société et   s’impliquer ainsi dans le processus de prises de décisions.

Elles peuvent aussi se constituer en groupe de sensibilisation et de médiations aussi bien en ligne qu’en présentiel dans toutes situations de crises pour ramener le calme.

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