Dans sa configuration contemporaine, le Cameroun est en proie à une multitude de tensions et de conflits qui se manifestent sous diverses formes, parmi lesquelles on peut noter une recrudescence des discours de haine, d’incitation à la violence et de désinformation. Dans le cas spécifique du discours de haine, il convient de noter qu’il a endommagé de nombreuses relations, causé et aggravé de nombreux conflits tant au niveau local que national, entraînant des conséquences insupportables depuis le niveau nucléaire de la société jusqu’à la strate d’apprentissage qu’est le milieu scolaire.

Les tensions et la violence entre les élèves, les enseignants et entre élèves et enseignants sont monnaie courante en raison des discours de haine alimentés notamment par des lignes de démarcation tribales et politiques. C’est un problème qui, s’il n’est pas traité par l’éducation à la citoyenneté, la sensibilisation avec des instruments de construction de la paix tels que les croyances, le cercle vicieux serait loin d’être enrayé. C’est sur la base du problème posé par l’utilisation abusive des mots hors ligne et en ligne, en particulier par les jeunes, que l’initiative #defyhatenow vise à sensibiliser et à développer des moyens pour contrer les discours de haine basés sur les médias sociaux, la rhétorique du conflit et l’incitation à la violence en ligne, en éduquant les jeunes sur les effets néfastes des discours de haine par la production d’un credo anti-discours de haine en collaboration avec les institutions publiques, les dirigeants de la société civile, les jeunes, les universitaires et les étudiants à diffuser dans les écoles primaires, secondaires et supérieures. 

L’objectif de ce credo est de promouvoir l’unité, la compréhension et le respect entre des personnes d’origines, de cultures et de croyances différentes. Il rappelle que chacun a le droit de s’exprimer librement, mais pas au détriment des autres. Il vise également à éduquer et à sensibiliser aux conséquences des discours de haine et à encourager les individus à réfléchir avant de parler. Ce credo ne vise pas à restreindre la liberté d’expression, mais plutôt à promouvoir une communication responsable et respectueuse. Il sert de guide aux individus pour qu’ils utilisent leurs mots de manière positive et constructive. Nous pensons qu’en adoptant ce credo, nous pouvons créer une culture de tolérance et de compréhension au Cameroun.

Pour empêcher les discours de haine de nuire, nous devons promouvoir une culture du respect et de la tolérance. C’est là qu’intervient le credo contre les discours de haine. Il s’agit d’un ensemble de principes et de valeurs que chacun devrait respecter pour promouvoir une société pacifique et inclusive. Ces principes comprennent le respect de la diversité, la valorisation des opinions d’autrui et le rejet de toute forme de discrimination ou de violence.

Le credo anti-discours de haine devrait également souligner l’importance d’une communication responsable et éthique. Cela signifie qu’il faut être attentif aux mots que nous utilisons et à l’impact qu’ils peuvent avoir sur les autres. Il s’agit également de vérifier les faits avant de les partager et de ne pas propager de rumeurs ou de fausses informations susceptibles d’inciter à la haine. Outre la promotion d’une culture positive et respectueuse, le credo anti-discours de haine doit également définir les conséquences pour ceux qui le violent. Il peut s’agir d’une éducation et d’une formation sur les effets néfastes du discours de haine, ainsi que de conséquences juridiques pour les cas les plus graves.

La mise en œuvre d’un credo contre les discours de haine au Cameroun ne sera pas une tâche facile. Elle nécessitera la collaboration et l’engagement de tous les secteurs de la société, du gouvernement, des médias, de l’éducation et des individus. Mais en travaillant ensemble et en promouvant une culture du respect et de la tolérance, nous pouvons créer une société plus sûre et plus unie, ainsi qu’un environnement scolaire pour les jeunes. 

Les mots ont le pouvoir de construire ou de détruire. Utilisons-les à bon escient et promouvons une culture du respect, de la tolérance et de l’inclusion à travers la production et la mise en œuvre de ce credo contre les discours de haine au Cameroun. Ensemble, nous pouvons faire la différence et créer une société où les discours de haine n’ont pas leur place. Luttons pour un Cameroun où toutes les voix sont entendues et respectées, et où la diversité est célébrée.

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